D'un Bac C à la cabine de conduite d'un Train
Je suis rentré à la SNCF le 17 mars 1997. Comme la date de mon premier train, c'est une journée qu'on oublie pas !! Après un Bac C, une année en Math Sup et un service militaire dans la Police, je me décide enfin à réaliser mon ambition d'adolescence : conduire des trains !
J'ai d'abord été surveillant de dépôt, puis j'ai enchaîné avec la formation de conducteur. J'ai eu mon examen en Juin 1998. J'ai d'abord conduit des trains de Fret et des RER D. Puis en 2000, je pars à Villeneuve St George où je resterai 8 ans. J'y ai conduit des trains de Fret (à destination de Dijon, Lyon, Amberieu, Sotteville, Nevers, Brive, Angoulème, Lens, Lille ...) bien sûr mais aussi des trains Corail pour Dijon et Nevers. Ce fût une expérience très riche. J'ai aussi commencé à faire de la formation engin moteur pour d'autres conducteurs. Et depuis le début de ma carrière je suis moniteur pour les stagiaires en formation initiale. En 2009, je pars pour Brétigny pour faire de la ligne C.
Un travail d'équipe
Depuis Octobre 2013 je fais partie du pôle formation de Paris-Rive-Gauche. Avec mes collègues nous participons à la formation initiale des futurs conducteurs de la ligne C et N. Nous leur apportons les connaissances spécifiques à la banlieue (matériel et règlement). Bien que je sois autonome pour les formations, c'est un vrai travail d'équipe.
Nous assurons aussi les formations complémentaires pour des conducteurs déjà expérimentés qui souhaitent évoluer et passer à la conduite des trains Corail ou des autorails sur la voie unique.
Et depuis Octobre 2014, je participe au recrutement des futurs conducteurs de ligne et de manœuvre. C'est passionnant et très difficile en même temps car on influence le destin professionnel des candidats. C'est une grande responsabilité.
Pas de routine, des missions variées et passionnantes.
Mes différentes activités me permettent d'éviter la routine. Les formations sont variées (engin moteur, théorie, simulateur, ligne ...) et ne se déroulent pas toujours au même endroit. J'alterne avec le recrutement et je conduis quand il y a besoin. J'essaie de faire bénéficier les autres de mon expérience et de mes connaissances. C'est une vraie satisfaction, j'ai toujours voulu transmettre mon métier à ceux qui sont intéressés. En plus j'apprends en permanence. Dans ce métier il faut savoir rester modeste et savoir que l'on ne sait jamais tout. Rigueur et capacité de remise en cause sont deux qualités indispensables.
Motivation, rigueur et bon sens. Mais la sécurité avant tout.
Pour devenir conducteur il faut évidemment être rigoureux, savoir travailler en autonomie. Lors de l'entretien il faut aussi être franc vis à vis de son parcours. Tout le monde a le droit à sa chance, mais ne pas chercher à incarner le candidat parfait, cela n'existe pas. De plus il est toujours payant de pouvoir montrer que l'on s'est bien renseigné sur le métier et ses contraintes. Elles sont nombreuses et pas toujours évidentes à appréhender. Il faut accepter de travailler la nuit, le soir, les dimanches, à Noël ou le jour de l'an, car c'est le lot des conducteurs. Vivre en décalé de sa famille, de ses amis n'est pas toujours aisé. Mais le plus important c'est de prouver qu'on est capable d'exercer ce métier en toute sécurité pour soi, les collègues et les clients. C'est un sacerdoce !
Chaque stagiaire qui réussit l'examen
Chaque stagiaire qui réussit l'examen procure un peu de fierté. Je ne suis qu'un petit maillon de la formation. Beaucoup de gens formidables et compétents y participent (formateurs en CPFT, moniteurs etc ...). Prendre part à la réussite d'un nouveau collègue est très valorisant.
Recroiser quelques années plus tard un ancien stagiaire devenu confirmé voire formateur ou moniteur lui même est une grande satisfaction.