De contrôleuse aérienne à conductrice de trains
J'ai débuté ma carrière professionnelle en tant que contrôleuse aérienne au sein de l’armée de terre. J'ai par la suite fait des études en droit, graphologie et criminologie. Après tout cela, je me suis enfin orientée vers la conduite des trains chez SNCF.
Conductrice de trains TER en région Grand Est
Avec des semaines allant de 2 à 6 jours, des horaires en décalés et très variés, ma mission est de transporter les voyageurs en toute sécurité. J'effectue environ 8 découchés par mois.
Il existe de nombreux trains transportant des voyageurs sur la région Grand Est. Pour ma part, j'ai la connaissance sur 5 engins et sur 7 lignes différentes en direction de Thionville, Pont St Vincent, Remiremont, Bar le duc, St Dié des Vosges, Neufchâteau et Bar le Duc via Metz.
Au-delà de la conduite des trains, j'ai également des connaissances en dépannage des machines et en traitement des incidents.
Voici un exemple d'une journée type pour vous donner une petite idée ...
15h51 Prise de service au poste de commande de Nancy proche gare
16h11 Remise en service du train en gare. Cela consiste à faire tous les essais des équipements de sécurité (veille automatique, contrôle de vitesse, freins, informations voyageurs, caméras du train, affichage de la destination, contrôle de l'ouverture des portes, bon fonctionnement de la radio...)
16h20 Départ du train vers Remiremont (12 arrêts, 100 km, 1h40 de trajet)
17h 54 Arrivé du train à Remiremont
18h11 Départ du train vers Nancy
19h41 Arrivée à Nancy
19h50 Départ pour Metz (2 arrêts, 57 km, 37 minutes de trajet)
20h27 Rentrée du train au dépôt (des dépôts sont implantés à proximité des gares, des lieux pour le garage ou la maintenance des trains)
21h15 Découché à Metz dans un foyer réservé aux agents SNCF.
Prise de service le lendemain à 5h54 pour une nouvelle journée.
Fin de service à 13h15
Les nombreuses responsabilités et l’autonomie au travail
Mon mari est conducteur de trains depuis 20 ans et j’ai toujours envié son travail. Je n'ai jamais pensé à l’exercer un jour.
Puis lors d’une discussion entre amis, on m'a vivement encouragé à postuler. J’ignorais alors que des femmes puissent être conductrices.
Après seulement quelques jours, j’ai été contactée et je me suis prise au jeu de la réussite car je savais que je trouverai un réel épanouissement dans ce métier.
Le conducteur doit être sûr de lui, réfléchi et efficace.
C'est un métier valorisant où il est possible d’évoluer : connaissance des nouveaux trains, des nouvelles lignes, devenir moniteur, formateur ou tâches annexes.
Si les capacités sont présentes, les efforts sont toujours récompensés
Il faut :
- Être ponctuel, assidu et responsable
- Avoir une bonne organisation, afin de gérer les nombreuses tâches
- Aimer être autonome et travailler essentiellement seul
- Savoir prendre des décisions
La formation d’un an est très bien faite, elle permet un apprentissage progressif et je me suis sentie vraiment prête à conduire mes premiers trains seule.
Une panne très importante qui a été vite résolue.
Une fois, alors que je conduisais un train transportant des voyageurs, une panne est survenue, empêchant ainsi le train de continuer de rouler.
J'ai donc pris la décision, avec l'accord du poste d’aiguillage, de changer de cabine et de conduire le train depuis la cabine arrière (en reculant donc). Deux collègues ont été présents sur le train pour m’aider dans cette procédure très complexe.
Roulant à 15km/h sur 3 kilomètres, j'ai pu déposer les clients à quai en toute sécurité et réduire considérablement le retard.
J'ai ensuite conduit le train jusqu’au centre de dépannage.
Même si le métier s'exerce essentiellement seul à bord du train, les collègues sont toujours prêts à mettre leur aide à contribution.