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Besoin de réponses à une enquête métier pour aiguilleur du rail

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- Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour accéder à cette profession ? - Quelles sont les contraintes actuelles du métier d’aiguilleur du rail ? - Quel est votre rythme de travail ? Êtes-vous en 3x8, 2x8 ? - Avez-vous occupé d’autres postes à la SNCF avant de devenir aiguilleur du rail ? - Comment se déroule une journée/semaine type pour vous ? - Un aiguilleur du rail est-il affecté à un poste sans en changer tant qu’il n’en fait pas la demande ou peut-il être envoyé dans d’autres secteurs géographiques selon les besoins de son employeur ? - Trouvez-vous que votre poste est stressant ? Ou vous êtes-vous habitué en vous crééant par exemple une certaine organisation / routine de travail ? - Quel type de matériel utilisez-vous (électronique, mécanique…) ? - Votre poste de travail se situe-il en gare ou à un autre endroit ? - Votre poste nécessite-t-il des efforts physiques réguliers comme le port de charges lourdes ? - Y a-t-il des aspects du métier d’aiguilleur du rail qu’on a tendance à ignorer ?

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Noemie R. a posé une question à Gestion des circulations ferroviaires

Catégorie: Conseils d'entretien

Date: mardi, mai 12, 2020

Dernière révision: vendredi, mai 15, 2020

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Christophe

Horairiste Conception

Bonjour Noémie, Question 1 Aucunes difficultés pour accéder à cette profession Question 2 Les contraintes pour les uns n'en sont pas forcément pour les autres. Par exemple, travailler en 3*8 est difficile à vivre pour certains de mes collègues alors que pour moi cela à été très facile. Il faut donc faire le point sur vos attentes profondes et les mettre en relation avec les exigences du métier. Cette comparaison vous permettra de faire un bilan personnel qui sera votre propre vérité. Question 3 En poste, j'ai pu travaillé en 3*8, 2*8 et à la journée. Question 4 Oui. J'ai côtoyé des Grands groupes industriels, des PME/PMI et des artisans. Vous les citez tous prendrait trop de temps et ne présente pas un intérêt particulier. Question 5 Les semaines en postes étaient généralement 4 jours travaillés suivis de 2 jours de repos ou 5 jours travaillés suivis de 2 jours de repos. En 3*8, l'alternance était : Après-midi, matin, nuit. Question 6 Les deux solutions sont présentes. Si vous le souhaitez, vous avez la possibilité d'effectuer votre carrière dans un même poste. Si l'autre solution vous sied, alors vous pouvez le faire aussi. Bien évidemment, ce discours est à mettre en phase avec les besoins de la production qui peuvent évoluer d'une région à l'autre. J'ai pour ma part pu changer de postes régulièrement. Cela n'est toutefois pas toujours aisé. Pour ce qui est du changement de région d'emploi, même si cela reste possible, il n'est pas évident. Je déconseille d'ailleurs de dire "oui" à une région en espérant deux ou trois ans après la quitter pour aller dans celle qui était l'objectif du départ. Si vous effectuer cette démarche, il y a toutes les chances que vous soyez déçu par le résultat. Ceci est encore plus vrai pour Paris. C'est la même chose pour se qui y est du changement d'emploi : si vous rentrez aiguilleur en espérant vous présenter par la suite à un poste de conducteur. Question 7 Tous les postes d'aiguillage dans lesquels j'ai pu travailler avait quelque chose de différent. C'est ce qui à mon sens les a rendu intéressants. Pour illustrer par une image : Il y a les grands centres dans lesquels le mouvements est perpétuels. Les petites gares, où on est en contact direct avec les autres agents et les clients. Enfin, les gares de voie unique, où on peut retrouver le chemin de fer d'avant. En ce qui me concerne, j'aimais travailler dans plusieurs gares différentes en fonction des besoins. Cela s'appelle la "Réserve" ou encore l'"intérim". On a une gare d'attache, et on se rend au gré des commandes du personnel dans un panel de gares dans lesquelles on dispose d'une autorisation de fonction. L'emploi du temps est contraignant mais le dépaysement garanti. Question 8 Le stress n'est pas plus présent dans nos postes que dans les autres. Chaque type de tâche a ses propres contraintes et là encore, cela dépend de votre propre façon de vivre les choses. Des périodes de tensions existes bien sûr, c'est d'ailleurs le but des tests psychotechniques. Ces tests ne sont pas une sanction mais une façon de vous connaître afin de ne pas vous mettre en difficultés dans un poste. Les périodes de formation avec un "ancien" sont là aussi pour vous permettre de vous familiariser avec le rythme de travail et les tâches du postes d'aiguillage dans lequel vous arrivez. Vous avez donc le temps de vous créer votre propre environnement. Question 9 Toutes les technologies sont encore présentes (années 50 à 2020). Question 10 Même si généralement, les postes d'aiguillage se trouvent à proximité de gares, il y en a tout de même certains "perdus" au milieu de voies ou au milieu de "nulle part" et d'autres dans des triages. Cela varie en fonction du paysage ferroviaire. C'est la raison pour laquelle (avec les horaires de travail aussi) il est nécessaire d'avoir une voiture et le permis pour se rendre au travail. Question 11 Dans les postes à leviers, la manipulation des tables d'enclenchement peut nécessiter de la présence physique. Mais dans ceux à relais ou informatisés, il n'y a aucunes contraintes de ce type. D'autre part, pour ceux situés au milieu des voies, leur étroitesse a obligé les constructeurs à créer des escaliers étroits qui obligent à être vigilant. Question 12 La formation continue est un aspect méconnu de cet emploi. J'espère avoir répondu à vos attentes. Cordialement, C

Wednesday, May 13, 2020

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Corentin L.

Conducteur de Ligne

Bonjour Noémie, Je me permets d'ajouter ma contribution à votre enquête: -Question 1: Aucune difficulté particulière si ce n'est le stress des tests d'entrée et l'appréhension de ne pas les réussir. Mais tout a bien été. Question 2: comme l'a dit Christophe, chacun le vit différemment. Pour ma part tout me convient, les horaires décalés autant que le planning pas toujours connu à l'avance ou alors sur une petite période, mais cela tient au fait que je suis agent de Réserve (je suis à disposition pour faire des remplacements prévus ou non). Question 3: Je travaille sur des petites lignes régionales où la faible densité de trafic a imposé le 2x8. Mais en ma qualité de réserviste, si j'effectue le plus souvent des remplacements sur des roulements il m'arrive également de travailler des nuits lorsque des travaux d'entretien des voies requièrent la présence d'un aiguilleur. Question 4: Non c'est mon premier emploi. Question 5: Comme je le disais, j'effectue principalement des remplacements. Ceux-ci peuvent être de plus ou moins longue durée, et peuvent être prévus à l'avance (congés d'un autre agent) ou inopinés (maladie par exemple). Ainsi je n'ai pas vraiment de semaine-type et il est rare que mon planning me soit communiqué sur une longue période. Question 6: La réponse est complexe. Durant la période probatoire on peut être affecté n'importe où en théorie. Dans la pratique, la région ferroviaire avec laquelle on a signé son contrat de travail paye pour la formation. Elle va donc tout faire pour garder son agent (et cela vaut donc également si l'agent souhaite plus tard changer de métier ou de région). Néanmoins l'établissement employeur peut décider de réaffecter l'agent n'importe où au sein de la région en question. Donc dans les premiers temps il faut savoir se montrer mobile. Attention, je ne dis pas qu'il est impossible de changer de région ou de métier au sein de l'entreprise, je dis seulement que le processus est complexe et peut être très long. Question 7: En début de carrière, se retrouver seul dans un poste est déroutant. Les responsasibilités qu'on a, les vies qu'on a entre les mains peuvent être un facteur de stress important au début (encore une fois chaque individu s'y adapte plus ou moins vite). Mais on a une excellente formation initiale, les certificats d'habilitation (renouvelés tous les 3 ans pour chaque poste) font l'objet d'une interrogation poussée, et tout cela permet d'aborder ses premiers incidents de manière relativement sereine. On s'appuie sur notre formation, et quand tout a été bien traité on prend confiance en nos capacités. Au fil du temps on prendra de l'expérience en plus. Et quand on fait des erreurs, ce qui est humain, on cherche activement à comprendre ce qui s'est passé afin de ne plus le refaire. Et comme le disait Christophe, une partie des tests psychotechniques vise à évaluer la gestion du stress des futurs agents. Une personne qui perd ses moyens ne sera pas retenue. Question 8: Étant à la réserve, je suis habilité sur 5 postes très différents. 2 postes sont des postes à leviers avec une technologie de 1945 (et ça fonctionne parfaitement), 1 poste est doté d'un jeu de clés qui déverouillent en toute sécurité les leviers et commutateurs d'aiguillages et de signaux dont une partie sont à pied d'oeuvre (à l'extérieur du poste; il faut marcher), 1 poste est doté de petites manettes sur un tableau qui représente les voies (technologie des années 60/70/80) et le dernier poste est un poste informatisé où toute action se commande par un code tapé au clavier. Je travaille donc avec un grand panel de technologies et c'est très enrichissant. Question 9: 3 postes se situent en gare même, 2 de mes postes sont situés de part et d'autre d'une gare et y contrôlent l'accès de chaque côté. On ne peut pas considérer qu'ils soient en ligne, mais ils sont bien séparés de la gare en elle-même. Question 10: Oui, les postes à leviers nécessitent une certaine force physique pour manoeuvrer les aiguillages. De plus en plus la SNCF investit dans des dispositifs d'aide hydrauliques qui facilitent grandement la manoeuvre. Mais pour les postes qui n'en sont pas équipés, j'ai déjà vu un jeune agent en formation qui n'avait pas le coup de main rester suspendu de tout son poids sur un levier qu'il a jamais réussi à renverser complètement. Et ce n'était pas le levier le plus dur du poste. Donc oui il faut une certaine force ou bien maîtriser la technique. De plus, sur ces petits postes de campagnes nous assurons nous-même le graissage des aiguillages dans les périodes creuses. Cela nécessite également une certaine force pour porter la pompe à graisse dorsale et tous les équipements qui vont avec. Question 11: Déjà le métier en lui-même a très peu de visibilité. Cela peut paraître drôle mais beaucoup de gens pensent que le conducteur de train guide son convoi comme une voiture, et choisit lui-même la direction. Sinon sur les aspects du métier en lui-même, savoir que l'aiguillage pur et le traitement des incidents et dérangement ne sont pas nos seules missions. Selon les postes, on peut aussi être amenés à faire le graissage comme je viens de mentionner, mais aussi des manoeuvres de trains, de la vente au guichet, etc... plus souvent dans des petites gares bien sûr, néanmoins chaque poste a ses particularités locales :) Cordialement, Corentin

Friday, May 15, 2020

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